Sortiarius

Tout le monde connait Poudlard... L'école pour sorcier, bien peu savent qu'en plus d'être une école, elle a aussi servi de refuge au Moyen Âge...
 
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 À la lisière de l'Interdit. - Salazar

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MessageSujet: À la lisière de l'Interdit. - Salazar   À la lisière de l'Interdit. - Salazar I_icon_minitimeVen 19 Fév - 2:04

Les nuages gris s'amoncelaient au-dessus de l’Écosse. Compagnons habituels de ces cieux capricieux, ils menaçaient de leurs noirceurs l'émeraude de ces terres, où chaque parcelle semblait constamment colonisée par des brins verdoyants, aussi vivaces que tendres. Une averse venait à peine de passer, mais la terre mouillée et la boue faisait partie du charme brutal de ces prairies.

Celles aux abords de Poudlard ne faisaient pas exception. De plus, le lac qui en taquinait les pentes n'améliorait pas les choses. L'humidité et une vive fraîcheur régnait donc en cette fin d'automne, et nombre d'élèves s'étaient réfugiés à l'intérieur du château, autour d'une cheminée réconfortante, et bien plus chaleureuse que la pelouse boueuse. Pourtant, certains irréductibles résistaient encore et toujours à la grande froideur. Ils s'agitaient autour de la forteresse, à la recherche de divers ingrédients, ou d'amis perdus dans le brouillard, ou bien se dirigeaient du côté de la petite bourgade de Pré-au-Lard pour y retrouver leur famille. Quoiqu'il en soit, nul ne trainaillait, et il en était mieux ainsi, car personne ne souhaitait qu'une épidémie de tuberculose ne se déclare ici. Les potions pouvaient être efficaces, mais les sorciers demeuraient mortels et faillibles face à la toute-puissance de Mère Nature. Tout le monde s'accordait à dire qu'il ne valait mieux pas la provoquer. ... Mais bien sûr, il y avait toujours quelques inconscients qui l'approchaient sur ses terres les plus sauvages.

La Forêt Interdite. Terres très justement nommées, depuis des temps immémoriaux. Son ombre menaçante obscurcissait les monts, et leur donnait une nuance sapin – nuance très à-propos, car c'étaient bien sapins et mélèzes qui étendaient leurs spectres sur la prairie. De vénérables chênes et d'immenses frênes se mêlaient à tous ces arbres, et leurs immenses feuillages rajoutaient au tronc rachitique des pins une chape d'autant plus sombre et inquiétante. Tout cela bruissait, murmurait, et craquait dans la pénombre. Les légendes et la réalité se mêlaient intimement dans les secrets de la forêt, et nul ne savait véritablement quelles redoutables créatures pouvaient s'y terrer... Centaures, loups-garous, hippogriffes ou chimères ? Rares étaient ceux qui s'étaient risqué à aller chercher la réponse au fond de ces bois embrumés et réputés maudits. Les Directeurs et Fondateurs de l’École s'étaient accordés pour en défendre l'accès aux élèves non accompagnés par un professeur ou par un sorcier suffisamment compétent. Personne n'était, de toute manière, assez fou pour provoquer la Forêt, ni pour défier leurs volontés...

Quoique. Ruse, audace et curiosité se conjuguaient parfois pour engendrer un simulacre de folie, même dans les esprits les plus calmes. Une jeune silhouette se découpait dans la semi-pénombre de cet après-midi tardif. Faisant face à l'orée de la Forêt, seule et minuscule devant les arbres qui la dominaient de toute leur hauteur. Le froid ne semblait guère déranger cette créature, car, au-dessus de sandales de pailles, ses jambes dorées étaient presque nues, recouvertes à partir du genou d'une robe blanche au tissu très léger. Cette dernière voletait vaguement autour d'un corps fragile mais ferme dans sa posture, courbes au féminin discret mais affirmé. Une grande veste bleue, où s'épanouissaient des hérons en plein vol, à la coupe étrange, recouvrait sommairement ses bras et son dos. Ses cheveux courts et bruns dissimulaient à peine sa nuque délicate aux regards indiscrets. Elle ne portait rien de plus, et ne frissonnait pourtant qu'à peine, méprisant les bourrasques qui la bousculaient.

Setsuko avait connu, pendant bien des années, les hivers rigoureux d'Hokkaido. La neige s'invitait souvent dans leurs contrées, rentrant telle un loup en furie, ravageant tout sur son passage. Le froid n'était pas amorti par une douce humidité, il était vif, brutal et sournois. Combien de villageois, d'enfants trop fragiles ou de nouveaux-nés avait-elle vu succomber à ces assauts brutaux ? Trop, hélas, pour vouloir faire l'effort de s'en souvenir... Un soupir s'échappa du seuil de ses lèvres pâles, dessinant un nuage de givre évaporé dans l'atmosphère. Dans tous les cas, le résultat était que la température lui semblait plus que convenable en cette saison. Quant à sa tenue, qui faisait froncer le nez de certaines de ses camarades, car jugée trop légère – dans tous les sens du terme –, elle la portait avec un naturel qui frisait l'insolence. Elle ne comprenait pas bien toutes ces pudibonderies autour de chevilles ou de bras un peu trop découverts... Il était loin d'en être de même sur les îles d'extrême-orient, où la moralité et l'honneur ne se jugeaient que par les actes et les rituels, et non pas sur quelques centimètres de tissu...

Quant aux raisons de sa présence ici, elles étaient au moins aussi obscures que la forêt qu'elle s'apprêtait à pénétrer. Curiosité surtout, mais aussi attirance brutale et irrésistible, souvenir ancien qui tentait de ressortir. Ces vénérables bois lui rappelaient l'immense forêt sacrée qui bordait son village... Elle n'avait jamais craint la flore forestière, et, comparée aux immenses et millénaires arbres de son pays natal, la Forêt Interdite faisait presque pâle figure. Quant aux créatures qui, disait-on, y vivaient, ils n'égaleraient sans doute jamais les démons invisibles qui rôdaient autour de son ancien village. Combien de fois avait-elle dû s'aventurer dans ces bois, guidée par son oncle, à l'aide d'une minuscule lanterne, pour purifier les clairières de leur présence maléfique... La terreur qui lui inspirait ces balades nocturnes avaient fini par disparaître avec l'âge... Peut-être même avec la prudence. D'un naturel méfiant, il y avait cependant certaines choses que la jeune femme pouvait parfois oublier de craindre.

Elle savait bien évidemment que les Directeurs avaient fortement déconseillé de tenter cette aventure-ci. Mais cela faisait désormais plusieurs mois qu'elle contenait sa curiosité dévorante, et son envie de retrouver un semblant de souvenir passé – aussi ambivalent celui-ci puisse être. Elle avait donc quitté son cours de botanique en s'éclipsant discrètement dans la mauvaise direction. Sa ruse avait beau ne pas égaler celle des Serpentards, elle disposait d'un naturel vif et malin qui faisait honneur à sa propre Maison. Pour le meilleur souvent, mais parfois pour le pire. Avant cela, elle avait laissé son compagnon, Hebinu, au dortoir, en lui intimant de se tenir tranquille. Le chien était encore jeune, et un petit coup de folie ne serait pas bien apprécié par ses compagnes de chambrée, lesquelles avaient déjà du mal à supporter la présence du canidé à côté de leurs lits. Le chiot l'avait regardé partir en couinant, mais n'avait pas bougé une oreille... Elle était donc seule, et le silence régnait à l'orée de ces bois.

Frémissante, Setsuko fit un premier pas en direction de la Forêt.
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Salazar Serpentard
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Pensine
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MessageSujet: Re: À la lisière de l'Interdit. - Salazar   À la lisière de l'Interdit. - Salazar I_icon_minitimeLun 9 Mai - 23:29



A la lisière de l'interdit


Feat Setsuko



J’étais en train, comme chaque jour, de rédiger une lettre pour mon épouse. Cette dernière avait refusé de m’accompagner à Poudlard. Elle ne voulait pas en entendre parler. Jugeant que le sang n’était pas assez pur là-bas. Tous ces métissages faisaient pour elle un bouillon de culture ignoble. Je n’étais pas de son avis. Une vie en valait une autre. Un sorcier sang pur n’était pas forcément plus puissant qu’un autre. Néanmoins j’avouais des fois, me sentir mal à l’aise en leur compagnie. En effet, une part de moi craignais que ces sorciers ayant un pied dans le monde moldu ne révèlent notre secret à leurs proches et nous mettent sans le vouloir en danger. Je soupirais, avant de porter ma pipe à la bouche. Une douce fumée s’échappait de l’embout métallique. J’avais ramené cette petite merveille d’un de mes voyages en Orient. J’expirais pensivement de la fumée, observant le paysage de par ma fenêtre. C’était dur de vivre loin d’une partie de ma famille. De partir vers l’inconnu avec pour seuls bagages sa fille et ses connaissances. J’avais dus renoncer à bien des choses. Tirer un trait… Mais qu’importe. J’étais fier de ce que nous avions apporté à ce monde. Avec un peu de chance, ce château, cette protection magique, serait encore debout bien des siècles plus tard. Si les jours étaient un peu moins durs, peut être que j’en viendrais même à croire que nous nous en sortirons bien plus fort. Mais chaque jour, une foule de personnes sont brûlées vives. Chaque jour, les morts s’accumulent, m’empêchant de faire taire ces craintes face aux moldus.
Un bruit caractéristique se fit entendre. Un reptile était en train de se faufiler dans les tuyaux que nous avions aménager pour leurs transports. Voir des serpents sans cesse dans les couloirs n’était pas très rassurant pour nos pensionnaires. Ce dernier vint entourer mon cou sans non plus m’étrangler, me murmurant ce qu’il avait surpris. Une élève rodant autour de la forêt interdite. J’attrapais ma canne et me rendis auprès de cette dernière. En traversant les murs du château, je ne pus m’empêcher de penser à ce travail titanesque que nous avions dus abattre tous les quatre. Mon regard se perdit dans les quelques tableaux qui représentait de grands sorciers ou des tableaux magiques. Le monde des sorciers ne se focalisait plus sur la magie pure mais l’incorporait dans les objets de la vie de tous les jours. Les hommes avaient commencé à brûler ces tableaux magiques dans leur guerre contre la magie. Tout allait bien trop vite pour moi. Les visages étaient bien trop multiples pour que je les retiens tous. J’étais le directeur. Mais tous ces pauvres gens qui nous voyaient tous comme des sauveurs, je ne les connaissais pas. C’était bien dommage. On pouvait apprendre tant de choses des autres… Je levais les yeux vers les moulures du plafond, avant de passer la porte du château. Je n’avais plus la rapidité ni la fougue d’autre fois mais je me défendais. A force de serrer ma canne, mes jointures blanchirent. Je mis un petit moment à retrouver mon calme. Je ne serais pas éternel, je ne me faisais pas d’illusion, mais j’avais de quoi être fier de la vie que j’avais mené jusqu’à présent. Je m’arrêtais à l’orée de la forêt. Aucune élève à l’horizon. C’est pour cette raison que je pénétrais dans le cœur sombre de la forêt. Là ou bien des âmes s’étaient égarées, et bien peu en étaient sortis. C’est lorsque je vis la silhouette de la jeune femme que je compris de qui il s’agissait. Glissant la main sur son épaule, ma voix grave emplit le silence du bois.

« Ce n’est pas un endroit où se promener belle enfant. »

Je jetais un coup d’œil à droite et à gauche, avant de parler à nouveaux.

« Ces bois sont dangereux. Assez dangereux pour nous protéger du reste du monde. Il est déconseillé de s’y aventurer seule Setsuko. »


Cette enfant, c’était comme ma fille adoptive. Au même titre que Nyméa ou que Ambre… Bien qu’elles n’aient pas toutes mon sang, elles restaient pour moi de précieuses filles que j’avais à ma charge. Je les protégeais comme je pouvais. J’avais sauvé Nyméa de la torture et d’un bassin en Grèce, quand à Setsuko je l’avais pris sous mon aile. Ambre était ma petite fille adorée… Chacune avait une place dans mon cœur. Et j’avais tendance à être protecteur.





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