Elvira Velasquez

Elvira naquit dans un petit village d'Espagne, situé dans les montagnes, où ses parents avaient élu domicile depuis quelques années. Elle fut pour eux comme un rayon de soleil dans leur vie, jusque là assombrie par les deux grossesses que sa mère avait menées sans succès. Malgré leur pauvreté matérielle évidente, ils étaient maintenant riches d'une toute autre manière. Elvira fut donc elevée au sein d'un foyeux chaleureux, qui manquait de tout sauf d'amour.

La vie à la montagne était loin d'être facile, pour les familles les plus pauvres comme celles qui avaient largement de quoi subvenir à leurs besoins. Une certaine solidarité était établie entre les différentes familles qui travaillaient ensemble. Les enfants jouaient et accomplissaient leur tâches en s'entraidant. Malheureusement, Elvira et ses parents vivaient en dehors de ce cercle, et la petite se contentait d'observer ces échanges avec envie.

Parce qu'Elvira avait un secret. Un secret qui expliquait pourquoi, alors que les nuits d'hiver étaient rudes pour le reste du village, elle s'endormait dans un cocon de chaleur. Pourquoi elle ne manquait jamais d'eau alors qu'elle n'était pas allée en chercher depuis deux jours. Pourquoi quand les animaux sauvages débarquaient dans le village pour détruire tout sur leur passage, sa maison était la seule qui restait intact.

Ses parents étaient des sorciers, et il était indéniable qu'elle aussi était dotée de magie.

Toutefois, la chasse aux sorcières faisait rage et tous trois étaient terrifiés à l'idée de ce qui leur arriverait s'ils devaient être découvert. Ses parents tentaient de minimiser l'usage de la magie, mais quand il s'agissait de la protection de leur enfant, ils se permettaient d'y avoir recours. Bien que les autres villageois ne les soupçonnaient pas de sorcellerie, ils se méfiaient quand même de cette famille atypique qui cachait quelque chose, méfiance qu'ils transmirent à leurs enfants et dont le résultat fut la solitude d'Elvira. Au lieu de passer du temps avec les autres enfants, elle aida donc sa famille à vivre, et quand on l'envoyait se divertir en fin de journée, c'était au milieu de la nature et des animaux qu'elle se retrouvait.

Cette solitude la suivit même quand elle grandit. En effet même si ses parents lui procuraient tout l'amour qu'ils pouvaient et ne cessaient de lui dire à quelle point ils étaient fiers d'elle, le regard des autres ne s'améliora en rien. Au contraire, il se détériora quand Elvira atteignit l'âge de se marier, et qu'elle resta seule. C'était difficilement sa faute, puisque c'étaient les autres qui refusaient de l'approcher, et pas elle qui refusait toute interraction. Pourtant quand ils la regardaient, elle se sentait à la fois jugée et coupable. Jugée comme elle l'avait été toute sa vie, pour les bizarreries qui l'entouraient, et coupable parce qu'elle ne faisait rien pour y remédier. Elle avait refusé d'apprendre la magie, craignant que cela ruine toutes ses chances, alors que sa mère lui répétait que c'était en apprenant à maîtriser la magie qu'on pouvait changer les choses. Elvira resta sur sa position, et ses parents la respectèrent.

Elle aidait tout de même ses parents à préparer des remèdes contre certaines maladies et blessures, que les plus désespérés venaient leur acheter en dépit de leur méfiance.

A 25 ans, alors que les filles de son âge étaient mariées depuis longtemps et avaient déjà des enfants, Elvira demeurait seule. Elle ne se soucia pas du regard de plus en plus réprobrateur des gens, des murmures échangés et des mères qui tiraient leurs enfants par le bras pour ne pas qu'ils passent trop près d'elle.

A 26 ans, elle commença à entendre les chuchotements sur son passage. Elle se mit à penser que si les moldus étaient ainsi, alors elle n'était pas perdante.

A 28 ans, ses parents décrétèrent que le village n'était plus sûr pour eux, mais qu'ils ne pouvaient pas tout quitter. En revanche, elle devait s'en aller, aller découvrir le monde pour mieux le comprendre. Elle tenta de rester auprès de ses parents, mais ils finirent par la convaincre en lui promettant d'échanger régulièrement des nouvelles par hibou.
Sur sa route, elle croisa de nombreux villages où avait frappé l'Inquisition, et il lui arriva même de se retrouver face à des exécutions qu'elle n'aurait souhaité à personne, et surtout pas à ses parents. Elle développa ses connaissances déjà bien avancées en herbologie et en astronomie, se promettant de les partager avec son père et sa mère quand elle rentrerait. Les jours et les mois passèrent.

A 30 ans, elle reçut une lettre anonyme signalant un danger imminent pour ses parents. Son arrivée dans son village natal coïncida avec le jour où ils furent brûlés sur la misérable place publique qui servait de lieu de rassemblement. En voyant l'agonie durcir les traits de ceux qui avaient bercé sa vie, elle jura d'obtenir vengeance en se débarrassant de tous les moldus dont elle pourrait.

Sa lettre pour Poudlard fut comme une étoile tombée du ciel, puisqu'elle lui offrait un toit et la possibilité d'apprendre à maîtriser la magie, qu'elle comptait bien utiliser pour accomplir sa vengeance.

Depuis qu'elle est toute petite, l'apparence d'Elvira est restée la même : un teint halé typique des gens de sa région, des yeux noisettes et des cheveux châtains qu'elle préfère garder attachés. Elle porte souvent des vêtements chauds, la vie à la montagne n'offrant pas un climat très clément.

Décrire le caractère et l'attitude d'Elvira face à une personne serait difficile, puisqu'elle n'a pas eu la chance de fréquenter beaucoup de monde. En fait, à part ses parents et les quelques enfants naïfs qui ont bien voulu jouer avec elle avant d'être rappelés par des parents inquiets, elle n'a eu pour seule compagnie que les animaux rodant aux alentours de son village. Ce qui est sûr, c'est qu'elle fait preuve d'une loyauté à toute épreuve et qu'elle est très protectrice. Si elle avait eu des amis, il ne fait aucun doute qu'elle les aurait soutenus à travers toutes les épreuves et les aurait réconfortés si le besoin s'était fait sentir (et oh, comme elle aurait aimé que quelqu'un de son âge soit là pour elle aussi). Elle est toujours heureuse d'étendre ses connaissances et n'hésite pas à partir à l'aventure pour satisfaire sa curiosité (comme cette fois où, à 8 ans, ses parents l'ont retrouvée près d'une tanière de loup, parce que vous comprenez : je voulais savoir comment ils vivaient) .

Cependant, elle est également têtue et donc, à tort ou à raison, ne change pas souvent d'avis. Il faut faire preuve de beaucoup de persuasion pour la convaincre qu'elle a tort, ou alors lui donner des preuves réelles de ce que vous avancez. Ajoutez à cela une pointe d'orgueil et même en ayant prouvé votre argument, il se peut qu'elle n'admette pas immédiatement sa défaite, ou bien que vous soyez l'objet d'une colère mal placée. Elle est aussi très impulsive, ce qui la pousse à prendre des décisions sur le coup, laissant ses émotions la guider. Actuellement, elle est plus guidée par la tristesse et la colère qu'autre chose et ne prend pas la peine de raisonner. En effet, la mort de ses parents l'a énormément touchée, à tel point qu'elle n'attend qu'une chose : être capable de suffisamment maîtriser la magie pour pouvoir leur faire justice. C'est en tout cas ce qu'elle se dit et voudrait, préférant mettre de côté son manque d'expérience en matière de cruauté, et la désapprobation que doivent sûrement ressentir ses parents dans l'au-delà.